Labels et normes de la maison passive

Une construction passive est un édifice dont la consommation énergétique au mètre carré est extrêmement basse, voire inexistante. Pour parvenir à cet état de faits, il est impératif que les apports solaires viennent compenser les besoins des habitants en énergie. Démarche globale, le concept de passivité d’un domicile ne se limite pas à la maîtrise des consommations. Pour entrer dans la norme “passive”, une demeure doit fonctionner non seulement selon une logique de sobriété énergétique mais aussi en fonction du confort des occupants. Alors que 44% de l’énergie consommée l’est par le secteur de la construction, la maison passive se présente comme un véritable enjeu pour la préservation des ressources planétaires. Comment est née l’idée de construire des logements “passifs” ? Quels en sont les principes fondateurs ? Avec quel budget peut-on s’offrir un foyer passif ?

Histoire de l’habitat passif

L'utilisation du soleil comme source de chaleur remonte à l’Antiquité. Une légende affirme que le grec Archimède aurait mis le feu aux navires de l’armée romaine grâce à des lentilles, focalisant ainsi la lumière du soleil.

Depuis lors, les techniques d’exploitation de l’énergie solaire n’ont cessé d’évoluer au même titre que les matériaux. Ce sont des territoires nordiques tels que la Suède, le Danemark ou, plus près de nous, l’Allemagne, qui ont contribué au développement d’un habitat plus performant. En effet, la maison passive y existe depuis les années 1970 et vient répondre aux exigences énergétiques de ces zones au climat relativement froid. Aussi, depuis cette période, la maison passive constitue une norme qualitative qui, en allemand, s’intitule “Niedrigenergiehaus” (maison basse énergie) ou “Passivhaus” (maison passive).

Origine et évolution de la norme

Le concept de maison passive est validée par l’Union Européenne depuis les années 2000. Aussi, la filière a connu une croissance certaine grâce au programme CEPHEUS (“Cost Efficient Passive Houses as European Standards”), certifié dans cinq pays européens. En France, les principes constituants de l’habitat passif ne sont pas inscrits dans la réglementation thermique 2012. Cependant à compter du 1er janvier 2021, la réglementation thermique en vigueur (RT 2020) permettra un bond direct vers la maison “positive”, à savoir une version écologiquement plus poussée que la maison passive. En effet, le bâtiment à énergie positive, parfois appelé BEPOS est une construction qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme pour son propre fonctionnement ! Il utilise uniquement les énergies renouvelables et permet éventuellement à son propriétaire de revendre le surplus d’énergie produit.

Les principes d’un habitat passif

Pour construire un logement qui sera reconnu comme passif ou bioclimatique, le bâtiment se doit de respecter six principes fondamentaux :

  • isolation thermique renforcée, notamment grâce à des fenêtres efficaces,
  • excellent étanchéité à l’air,
  • suppression des ponts thermiques,
  • captation maximale de l’énergie et des calories du sol,
  • ventilation double flux et récupération de la chaleur,
  • réduction de la consommation des équipements ménagers.

Passive House Explained in 90 Seconds from Hans-Jörn Eich on Vimeo.

De nouveaux savoir-faire

Pour atteindre ces objectifs, certaines techniques préexistantes au label “maison passive” ont été renforcées. C’est notamment le cas de l’isolation qui s’est faite “sur-isolante”.

Néanmoins, il a également été nécessaire de mettre au point quelques procédés tels que la brique creuse. Il s’agit d’une brique dont la résistance thermique est six fois plus élevée qu’en maçonnerie traditionnelle. Cette brique nouvelle génération a une particularité : de petites alvéoles présentes sur toute l'épaisseur de la brique et renfermant de l'air, constituent une barrière contre les déperditions thermiques.

La brique creuse a depuis, été supplantée par la brique alvéolaire. Composée d’argile à forte teneur en carbonate de calcium, sans solvants ni liants, cette brique ne contient aucun Composé Organique Volatil (COV). De plus, ses alvéoles verticales lui garantissent une forte inertie. La brique alvéolaire fait preuve de porosité calculée : les bulles qui s’y forment au moment de la cuisson, en favorisent la performance thermique.

Combien coûte une maison passive ?

En France, il vous faudra débourser environ 20% supplémentaires pour vous offrir une maison passive plutôt que traditionnelle. Dans ce contexte, vous pouvez compter de vingt à dix années pour rentabiliser votre investissement. Ce sont notamment les économies d’énergie réalisées qui pèseront dans la balance. Cependant, le coût de la construction se trouve rapidement amorti puisque les coûts d’exploitation sont presque nuls (électricité, chauffage, etc). En effet, 15 kWh/(m².an) suffisent à chauffer une maison et à faire fonctionner les appareils ménagers.

Habitat passif en Loire-Atlantique

La commune de Rezé, située à 6 km au sud-ouest de Nantes, se présente comme une pionnière en matière de maison passive. En effet, la démarche date de 2010 : la coopérative locale Macoretz engage un projet de construction alors novateur. Ce sont quatre maisons qui verront le jour respectant la limitation de consommation de 15 kWh par mètre carré et par an, bien en-deçà de la norme BBC (bâtiment basse consommation), fixée elle, à 50 kWh par mètre carré et par an.

Pour atteindre la passivité, ces maisons ont bénéficié d’une étanchéité renforcée afin de conserver au maximum les énergies naturelles. Par ailleurs, la majorité des ouvertures sur l’extérieur sont de grandes baies vitrées positionnées “plein sud”. Les murs - des structures de bois - ont été remplis avec de la ouate de cellulose, un matériau biosourcé. La ventilation, de son côté, a été pensée en double flux afin de permettre que l’air sortant chauffe l’air entrant, sans interruption. Enfin, ces maisons n’ont pas été équipées de radiateurs mais de poêle à bois alimentés par des granules. Positionné contre un mur de briques situé dans la pièce principale, ce système chauffant permet le stockage efficace de la chaleur. En toiture, des panneaux solaires permettent d’approvisionner le chauffe-eau.

D’autres programmes immobiliers neufs voient le jour à Nantes qui tendent à faire du développement durable une priorité. Ils font, pour la plupart, l’objet de prix récompensant leurs mérites et témoignent, ainsi, de la capacité de la région nantaise à développer un “immobilier vert”.

 

 

 

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